Nous avons le plaisir de publier ce texte inédit de Ştefana Pop-Curşeu et Ioan Pop-Curşeu, en lien avec le N° 140, mars 2020 : Les enjeux du masque sur la scène contemporaine
Cultures folkloriques
Dans la culture traditionnelle roumaine
qui survit de nos jours, soit dans des
villages encore fortement tournés vers leurs racines culturelles, soit dans des
régions qui l’ont transformée et façonnée pour attirer les touristes, il y a de
nombreux rituels et manifestations para-théâtrales. Ils se déroulent notamment
pendant le cycle des douze jours, qui s’ouvre avec la fête de Noël et se clôt
avec celle de l’Épiphanie. Dans les cours des maisons ou des églises, sur des
tréteaux de fortune ou sur les scènes des maisons de la culture, des groupes de
jeunes gens performent des jeux, parfois très archaïques, devant un public toujours
ouvert et réceptif : le jeu de la chèvre, celui de l’ours, des chevaux, ou
bien le jeu des Rois mages (Les Hérodes,
comme on les appelle en Roumanie).
Dans tous ces jeux, les masques
occupent une place de premier plan, servant à travestir et à mettre en évidence
des personnages qui hantent l’imagination des gens depuis la nuit des
temps : la Mort, les diables, les animaux totémiques, les sorcières, les
fous et les bouffons. Ces masques, d’une grande variété de formes et de
couleurs, sont faits surtout en cuir, en bois et en laine, tout en utilisant
comme accessoires des graines de maïs et de haricots, des clochettes, des
pompons et des cornes d’animaux. Ne pouvant pas, dans l’espace d’un court
article, couvrir amplement cette matière énorme – à laquelle Romulus Vulcănescu
a consacré, en 1970, un livre très solide, Les
Masques populaires – nous présenterons brièvement les masques de
diables et de sorcières, ainsi que leurs résurgences dans la pratique de
certains metteurs en scène du XXe siècle.
Continuer la lecture « Masques de diables et de sorcières dans le théâtre roumain du XXe siècle »