Philippe, le bienveillant

Philippe Grombeer

Philippe Grombeer, le bienveillant

Le métier d’animateur culturel demande des qualités multiples. Philippe Grombeer avait l’art de les conjuguer avec beaucoup de finesse. Tout d’abord l’indépendance vis à vis des pouvoirs publics. Ce n’est pas une mince affaire, car sans l’aide de l’État, pas de support pour l’action culturelle. Philippe agissait avec souplesse et fermeté, un paradoxe qui lui convenait parfaitement. La confiance dans les artistes ensuite, dont l’animateur est le passeur auprès des publics. Là aussi, il excellait.

La poursuite de projets innovants : sans relâche, durant de nombreuses années, et au début avec de très maigres subventions (le ministère de la culture préférait investir dans le Botanique plus prestigieux), il a à travers vents et marées conduit l’aventure des Halles de Schaerbeek jusqu’à leurs rénovations réussies. Mais bien avant les travaux, on avait pu y voir les spectacles de Peter Brook et d’Ariane Mnouchkine. On y retrouvait le « grand » et le « petit », « l’exigeant » et le « populaire » dans une muliplidisciplinarité heureuse, allant du concert de jazz au spectacle de cirque. Rencontrer les autres au-delà des frontières, c’est ce qu’il fit en créant le réseau « transeuropehalles » et en étant associé dès les premières réunions à l’IETM (International European Theater Meeting).

Enfin, il a osé relever le défi du Théâtre des Doms à Avignon. Peu de professionnels croyaient à la réussite de cette entreprise atypique—vitrine officielle de la Belgique Francophone et liberté de programmation pour choisir d’un œil sûr et d’un goût affirmé des créations et des artistes qui ont pu connaître après leur passage dans ce lieu assez « confiné » des tournées mémorables en France et ailleurs.
Ce lieu était à la mesure de la démarche conviviale et bienveillante de Philippe.

Sa chaleur humaine et son sourire vont nous manquer .

Un hommage de Bernard Debroux.

Une réflexion sur « Philippe, le bienveillant »

  1. Je suis très triste, je pensais qu’il guérirait de son cancer. Je le connais depuis si longtemps, un vrai de chez nous. Il a fait un travail formidable à Avignon, et comme tu dis, peu y croyait, comme moi. Progressivement il a créé un vrai lieu de création, de rendez-vous et d’échange, il travaillait jusqu’aux petites heures et me disait avec son petit sourire, devoir tout faire, même sortir les poubelles après le départ du cuisinier. Chaque année, j’allais aux Doms. Il avait déménagé à Boitsfort, il était content, je l’ai rencontré plusieurs fois, il me disait marcher beaucoup. On a pris récemment un pot ensemble, il m’a parlé de sa fille, et c’etait bon, ç’était bien. Après Anne Hislaire, c’est trop…

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