L’Orestie ramenée à la vie : l’auto re-enactment de Romeo Castellucci

À propos de « Orestea – una commedia organica ? » de Romeo Castellucci.

Au théâtre, remonter un spectacle après vingt ans, cela s’appelle en général une recréation. Le re-enactment étant d’ordinaire réservé au cercle de la performance et de l’art contemporain. Il s’agit littéralement de re-jouer fidèlement le déroulé d’un happening ou d’une intervention historique, de s’en emparer à des fins de célébration, de mémoire, d’archive vivante, ou bien sûr de filiation esthétique, le tout sur base d’un script forgé historiquement par l’artiste auteur. Les candidats au re-enactment s’en emparent (script textuel ou vidéo) afin de reproduire avec exactitude les processus, les intentions, les routines et les séquences d’un geste dont l’esthétique de l’éphémérité et de l’immédiateté n’a pas nécessairement résisté à la prétention ou à la tentation auctoriale, puisque fixé et transmis en tant qu’œuvre.

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Lettre de Romeo Castellucci au Festival d’Avignon

En 2003, Alternatives théâtrales consacrait un numéro rétrospectif aux vingt-cinq précédentes éditions du Festival d’Avignon (directions successives de Bernard Faivre d’Arcier et Alain Crombecque). Romeo Castellucci y revenait sur ses quatre premiers passages au Festival.

Festival,

Je suis venu chez toi avec quatre représentations théâtrales. Avec des hommes, des femmes, des enfants, des animaux et des camions d’objets. J’ai vécu un moment dans ton village. J’y ai occupé trois maisons et un hôtel. Et chaque fois, j’y ai vu la multitude des gens.
Quelle chose étrange que cette multitude. Que faisait-elle là, à chaque nouveau rendez-vous ?

Tous en rang, assis devant une image (lorsqu’il y en avait une). Que voulaient-ils tous ? Manger?

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