Depuis 1979, comme l’a souhaité Bernard Debroux en fondant notre revue, le comité de rédaction d’Alternatives théâtrales est bi-national. Une partie de notre équipe vit en France, l’autre en Belgique et, concrètement, c’est à Paris et à Bruxelles que la majorité d’entre nous travaillons et habitons.
Le 13 novembre dernier, les Bruxellois de notre rédaction ont tremblé pour les Parisiens. Ce 22 mars, ce fut l’inverse. Comme tant d’autres…
Et, comme tant d’autres, nous sommes meurtris, effrayés, ulcérés.
Comme tant d’autres, à Bruxelles comme à Paris, cela fait longtemps que nous ne prenions plus le métro sans une arrière-pensée, sans une appréhension, mais que nous nous forcions néanmoins à continuer à le prendre.
À notre modeste échelle, en nous rendant dans les salles de spectacles, en tâchant de promouvoir un travail de création lucide, ouvert et généreux, en préparant ce numéro 128 à paraître, consacré aux alternatives théâtrales d’aujourd’hui, nous pensons oeuvrer à la création de liens, à encourager les lieux d’intelligence collective et d’émotions justes, de mixité sociale et d’émancipation.
Et, aujourd’hui, déboussolés, démunis, nous nous demandons comment désormais le faire davantage encore, comment le faire plus fort, comment le faire mieux…
Comme tant d’autres.