Entre greffes et réécritures tchekhoviennes

Thomas Ostermeier s’est imposé comme l’artiste à même de ramener à la modernité les pièces d’Ibsen auxquelles il a fait subir un traitement particulier, aussi bien au niveau du traitement scénique que textuel. Pour La Mouette dont il vient d’y avoir la première au Théâtre Vidy – Lausanne, il opte pour un procédé similaire sans qu’il trouve, à mon avis, une même pertinence. Il intègre les références les plus immédiates de notre actualité –  la Syrie, les migrants – en opérant des insertions qui visent, évidemment, à rapprocher l’oeuvre du contexte contemporain. Continuer la lecture « Entre greffes et réécritures tchekhoviennes »

Trois notes sur Tchekhov

« Accents toniques » est un recueil de notes, la plupart inédites, rédigées depuis 1973 par Jean-Marie Piemme. Extrait 9 : notes non datées autour de Tchekhov (plusieurs périodes).

LA MOUETTE N’EST PAS UNE PIÈCE DE L’AMOUR CONTRARIÉ, comme on l’avance parfois un peu simplement. Ce n’est pas une tragédie de la passion amoureuse. Treplev ne se suicide pas parce qu’il a perdu Nina et celle-ci ne trouve pas le bonheur avec Trigorine. Ces échecs les marquent au fer rouge, mais le moteur de leurs actes est à chercher dans la nécessité où la vie les place d’avoir à franchir la distance qui sépare l’illusion de la réalité. Continuer la lecture « Trois notes sur Tchekhov »