Festival Próximamente au KVS, Bruxelles, du 26.11.2019 au 30.11.2019

L’Argentine, le Brésil, le Chili et l’Uruguay présentent une puissante sélection d’arts scéniques au KVS à Bruxelles.

Au moment où les nouvelles concernant la situation économique, sociale et politique d’Amérique Latine prennent de l’ampleur dans la presse mondiale, le festival PROXIMAMENTE  nous met en contact avec la réalité de la région à travers le travail de ses artistes. Les arts scéniques latino-américains connaissent un vrai boom créatif. A Bruxelles nous pourrons profiter d’un programme qui exprime la réalité et la diversité du sous-continent avec des oeuvres d’une grande urgence et qualité.

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L’homme actant

A l’occasion de la programmation du spectacle musical Les Aveugles, (Maurice Maeterlinck, Josse De Pauw, Jan Kuijken, Collegium Vocale Gent), au Théâtre National de Bruxelles du 13 au 17/11/19, nous vous proposons de lire ou relire le portrait de Josse de Pauw par EVELYNE COUSSENS.

Josse De Pauw (°1952) est un acteur. Ce n’est pas seulement l’acteur le plus demandé de la scène flamande. C’est surtout un homme actant : un homme qui cherche toujours à explorer, rechercher, transposer et interroger.

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Tirer sur les mots suspendus dans l’espace

Le théâtre et l’individu en Iran

Douter de tout, et surtout, de sa version officielle

Ces dernières années, suite aux tumultes socio-politiques qui ont marqué le second mandat du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad (2009) et très précisément après l’arrivée au pouvoir du président Hassan Rouhani en 2013, la scène iranienne semble être plus que jamais traversée par la question de l’« individu » qui émerge de manière remarquable. Ce qui résulte en quelque sorte de la méfiance envers les rapports entre la société et sa gouvernance. Curieusement, bien loin de s’abandonner au désespoir, les praticiens du théâtre en Iran optent pour un certain retour sur soi. Continuer la lecture « Tirer sur les mots suspendus dans l’espace »

A propos de UNE FICTION LUCIDE, OPTIMISTE, NON-EXCLUANTE ET TRAGI-COMIQUE

Création prévue pour l’ouverture de saison de Mars – Mons arts de la scène, 2020/21. Entretien avec Florence Minder

Sylvie Martin-Lahmani : Dans le droit fil de SAISON 1 (de Florence Minder, avec Pascal Merighi, Sophie Sénécaut et Florence Minder), qui a connu un beau succès en France et en Belgique, tu te lances dans un nouveau projet de création qui sera soutenu et produit par de nombreux théâtres importants !

Florence Minder : Oui, ce nouveau projet de création baptisé UNE FICTION LUCIDE, OPTIMISTE, NON-EXCLUANTE ET TRAGI-COMIQUE va bénéficier du soutien du 4 par 4, c’est à dire que 4 centres scéniques belges s’associent autour d’un projet : le Théâtre Varia à Bruxelles, les théâtres de Liège et de Namur et MARS à Mons. Nous sommes également soutenus depuis le début par l’Ancre à Charleroi et la Scène Nationale de Dieppe en France, où je suis soutenue en tant qu’auteure, et par La Bellone en recherche dramaturgique. Continuer la lecture « A propos de UNE FICTION LUCIDE, OPTIMISTE, NON-EXCLUANTE ET TRAGI-COMIQUE »

Œuvre de sépulture : Kanata, la réparation contrariée de l’ethnocide amérindien

« [L]’acteur (…), sur une scène, joue à être un autre, devant une réunion de gens qui jouent à le prendre pour cet autre. »
Jorge Luis Borges, « Everything and nothing », L’Auteur et autres textes, trad. Roger Caillois, Paris, Gallimard, 1965, p. 88.

Lorsqu’Ariane Mnouchkine invite le metteur en scène Robert Lepage à réaliser une création collective avec la troupe du Théâtre du Soleil, elle est loin d’imaginer la polémique qu’engendrera quatre ans plus tard, avant même sa présentation publique, une œuvre dont l’ambition est pourtant de rendre compte de l’histoire de la colonisation française puis britannique des peuples autochtones d’Amérique du Nord. Dénonciation de l’assimilation culturelle et de l’ethnocide des amérindiens par le gouvernement canadien, Kanata[1] est finalement taxé par certains groupes mobilisés d’appropriation culturelle, au motif qu’il est conçu sans participation directe de représentants des Premières Nations. La polémique entraîne le désistement d’un important partenaire financier, l’annulation de la création au Canada et son plan de sauvetage in extremis en France, sous une forme notablement modifiée afin de tenir compte du malentendu, sans pour autant renoncer à l’intention artistique et politique initiale. Sauf que l’amputation de la composante historique biaise la réception et attise les critiques que cette reconfiguration était censée apaiser. Continuer la lecture « Œuvre de sépulture : Kanata, la réparation contrariée de l’ethnocide amérindien »

Nos Trois soeurs d’aujourd’hui

au théâtre des Martyrs

Ouvrir sa saison théâtrale à Bruxelles par un texte contemporain en ces temps de frilosité du public pour la découverte est un acte courageux.
C’est la voie que Philippe Sireuil a choisie en nous proposant de découvrir Villa Dolorosa de Rebekka Kricheldorf , mise en scène par Georges Lini.
Depuis plusieurs années le metteur en scène et sa compagnie « Belle de nuit » travaillent sur l’interaction entre le contemporain et le classique : c’est tout naturellement qu’il s’est emparé de l’adaptation et la réécriture que l’auteure de théâtre allemande Rebekka Kricheldorff a réalisée à partir des Trois Sœurs. Continuer la lecture « Nos Trois soeurs d’aujourd’hui »

Les voies sauvages

au Rideau de Bruxelles

La réouverture d’un théâtre est toujours un moment d’émotion… et d’espoir! Le Rideau qui a à Bruxelles une longue histoire et des années d’errance a fait peau neuve dans ce quartier particulier d’Ixelles à la croisée des cultures urbaines métissées.
Grâce à la ténacité de Michaël Delaunay et de son équipe, ce lieu destiné principalement à la découverte de nouvelles écritures va pouvoir poursuivre une aventure longue de 75 années !

Une heureuse reprise a ouvert cette saison 2019/2020.

Ecrit et mise scène par Régis Duqué sur base de conversations avec Dominique de Staercke et interprété par Cédric Juliens, Les voies sauvages est une belle leçon de vie et de théâtre.
On sent que le texte est écrit à partir d’un dialogue au plus près du réel exaltant que procure les courses en montagne et en même temps on est au théâtre grâce à l’étrange fusion réussie de trois « personnages » : celui qui raconte son expérience, celui qui la transcrit et la réécrit et celui qui l’interprète. Continuer la lecture « Les voies sauvages »

La mémoire des arbres au théâtre National, Bruxelles

Fasciné par les villes fantômes (celles de la fameuse route 66 pour le premier volet de Ghost Road en 2012, puis celle de Chacabuco dans le désert d’Atacama pour children of Nowhere,en 2015), Fabrice Murgia poursuit son trajet d’artiste/voyageur pour nous faire découvrir Oziorsk en Russie, près du complexe nucléaire de Maïak qui en 1957 a vécu la troisième plus importante catastrophe nucléaire au monde. Il en a tiré un monologue puissant inspiré par la rencontre d’un habitant qui vit dans cette ville secrète où vivent toujours des milliers de personnes. Continuer la lecture « La mémoire des arbres au théâtre National, Bruxelles »

Sachli Gholamalizad ou la rage des origines

Prochainement au KVS à Bruxelles, vous pourrez assister à la Trilogie Sachli Gholamalizad : A REASON TO TALK ; LET US BELIEVE IN THE BEGINNING OF THE COLD SEASON ; (NOT) MY PARADISE. A cette occasion nous vous invitons à lire ou relire un extrait d’un texte de Christian Jade publié dans Lettres persanes et scènes d’Iran, #132, juin 2017.

(extrait) 

(…)

En Flandre, où elle a atterri à l’âge de cinq ans avec sa mère et ses deux frères, il y a trente ans, Sachli Gholamalizad est une vedette de cinéma et surtout de séries TV. Dans Bunker, qui déroule ses enquêtes policières dans le cadre d’une équipe de la Sûreté de l’État, son personnage, Farah Tehrani, est à son image : une jeune Flamande, fière de ses origines iraniennes et qui n’a pas froid aux yeux. Mais Sachli Gholamalizad a une identité plus subtile et d’autres ambitions esthétiques : créer sa propre oeuvre de haut niveau, mêlant cinéma et théâtre documentaire, pour raconter son histoire d’exilée et sa relation agressive, complexe à sa mère, sa famille et ses deux pays, l’Iran et la Belgique. On a pu voir cette saison, au KVS, en flamand, puis au Théâtre National, en français, deux volets d’une trilogie. Elle y règle ses comptes, en Belgique, avec sa mère, dans A Reason to talk, un solo qui a remporté un premier prix au prestigieux Fringe Festival d’Edimbourg (2014).

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Des adaptations d’opéras au théâtre musical, Naissance d’un nouveau genre

En écho à la programmation de TARQUIN, drame lyrique créé par JEANNE CANDEL, FLORENT HUBERT, ARAM KEBABDJIAN, présenté au Centre dramatique de Montreuil du 20 septembre au 06 octobre 2019, nous vous invitons à lire ou relire un extrait d’un texte de Leyli Daryoush publié dans le numéro 136 d’Alternatives théâtrales : Théâtre Musique, Variations contemporaines.

(…)
Paris/
La partition d’Orfeo démembrée par les Bacchantes

En 2017, Orfeo/Je suis mort en Arcadie est créée par le collectif exubérant La vie brève, compagnie cofondée par Jeanne Candel et Samuel Achache. Basée sur l’Orfeo de Monteverdi et d’autres matériaux aussi divers que les improvisations des chanteurs-acteurs ou les Géorgiaques de Virgile – adaptation décalée pour ne pas dire déjantée de l’oeuvre lyrique. Continuer la lecture « Des adaptations d’opéras au théâtre musical, Naissance d’un nouveau genre »